Ce Concert au Hammersmith en 1974 commence avec Hoedown, joué à toute Vitesse, impressionnant de Maîtrise, mais manquant de Puissance par rapport à la Version Album de Trilogy, qui possède un Rythme plus lourd. Ici, ce qui compte, c’est la Vitesse. Les Concerts du Groupe duraient souvent plus d’une heure et demie, peut-être que si ils jouaient normalement ils dureraient deux heures ? Pendant la Dernière Partie de Hoedown, Emerson joue avec d’autres Sons. Lors du Concert de New Haven, en 1977, il y aura même dans Hoedown du Moogstick, et le Morceau sera plus abouti.

On continue avec Jerusalem, identique à la Version Album, sauf qu’on entend beaucoup plus les Deux Gongs de Palmer. Arrive ensuite Toccata, et c’est là qu’on comprend mieux la Formule d’Emerson : « Nous faisons de la Musique qui puisse être reproduite sur Scène à l’Identique ».



Tarkus démarre directement avec la Ligne de Basse d’Eruption, sans le Chœur. La Version est assez différente de celle de l’Album du même nom. Le Barrissement est moins bien rendu, pas assez poussé. Eruption est sympa, sans plus, la Version Album a beaucoup plus de pêche, et possède cette lourdeur, comme pour Hoedown, plus haut. Par contre, Stones of Years est bien mieux développée, avec Emerson qui s’amuse à improviser autour de son Solo bien connu. Palmer suit parfaitement, adaptant son Jeu à celui d’Emerson, accélérant, puis ralentissant selon les Passages. Iconoclast, pareil que l’Album. Par contre, pour Mass, le Moogstick fait son apparition. Emerson s’en sert véritablement comme d’une Mitraillette, et ça donne des Sons Aigus du plus bel effet. Evidemment, juste sur CD, sans l’Image, c’est moyen. On continue ensuite avec Manticore, puis The Battlefield, et le Passage avec Epitaph (de King Crimson) pour enfin arriver au Long Aquatarkus, durant lequel Emerson dessine des Paysages Bizarres, construits sur un Sol en Mouvement avec le Jeu de Palmer qui tape tranquillement sur ses Toms-Toms, improvisant au gré des Ambiances. Quelques Fantômes traversent l’Espace...




Take A Pebble dure ici 26 Minutes, mais il ne s’agit pas véritablement de Take A Pebble. C’est Take A Pebble, mais modifiée. En 1971, le Morceau est developpé au point de devenir un Morceau plutôt Jazzy dans la Dernière Partie. Ici, c’est devenu le Passage Acoustique, avec Chansons de Lake au milieu, puis ça se finit en Boogie-Woogie !

Le Morceau commence, avec les Paroles, puis au bout de 3 Minutes, ça devient le Solo de Piano, qui dure 2 Minutes. Greg Lake chante alors « Still You Turn Me On », puis « Lucky Man ». Ensuite, c’est le Tour du passage Jazz transformé en Passage Boogie Woogie.

Emerson commence en jouant la Fugue de Friedrich Gulda, avant d’embrayer au Milieu sur Little Rock Gateway qui devient un Boogie Woogie du Tonnerre, avec Lake et Palmer derrière ! Ce Passage rapide est du pur bonheur, ludique, simple avec ce Riff de Blues en Boucle, mais qui cartonne ! Enfin, on reprend avec la Fin de Take A Pebble. Durant ce Morceau, on sent bien que ce n'est pas un Groupe, mais une association de Musiciens, chacun jouant déjà de leur coté, ne se réunissant qu'à la Fin du Morceau.





Jeremy Bender, enchaîné avec The Sheriff, dont la fin est plus allongée, encore plus rigolote que l’originale, avec des Citations comme « Le Pont de la Rivière Kwai » ou le Prélude en Ré Mineur de Rachmaninoff ! Démarre juste après Karn Evil 9, identique à la Version Album, sauf que Emerson joue un Octave en-dessous, car apparemment, Lake n’arrivait pas à chanter aussi Aigu assez longtemps le Temps de ce Morceau. La Fin est beaucoup mieux que sur le Disque, on sent beaucoup mieux l’Ordinateur tournant en Boucle avec le même Motif, jusqu’à l’Explosion Finale !

Durant cette Tournée, le Groupe jouera toujours Pictures At An Exhibition, mais ça ne figure pas sur le disque, sinon ça aurait été un Quadruple Live ! Lors de Pictures, Emerson inaugurera un Nouveau Gimmick : le Piano Volant à 360 degrés ! La seule Vidéo qui existe de ce Truc est celle du California Jam. Emerson s’installe sur le Piano Acoustique, et celui-ci se met alors à tournoyer tandis qu’Emerson continue à jouer le Prélude en Ré Mineur de Rachmaninoff ! Il faut le voir pour le croire, regardez ce Gif Animé qui va s'ouvrir dans une Nouvelle Fenetre !



Ce Live montre bien la Capacité d’ELP à améliorer, à développer et à emmener leurs Morceaux dans pleins de directions différentes. Il faut absolument écouter au moins Tarkus, et Take A Pebble. Pour Karn Evil 9, je préfère tout de même la Version Album. Trois Ans après ce Live, le Groupe sort un Album Intéressant, qui confirme ce que j’avais dit sur Brain Salad Surgery : ELP n’est pas un Groupe, mais une Association de Trois Musiciens, pour le Meilleur comme pour le Pire. Ce sera l’Album Works.

[ 30 Juin 2004 - E-Mail ]