Sur pas mal de sites, on
trouve cette description donnée par Christian Vander : «
Un jour, un homme appelé Kohntarkosz découvrit la tombe
d’un ancien maitre égyptien, Ëmëhntëhtt-Rê,
mort assassiné. Il fut tué alors qu’il était
sur le point de détenir le secret de l’immortalité.
Kohntarkosz pénétra dans sa Tombe (première face
de l’album vinyle) et arriva devant la porte funéraire.
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Il lui faudrait une vie
entière pour arriver au stade d’Ëmëhntëhtt-Rê:
prêt à recevoir la vie éternelle des mains du
dieu égyptien de la création : Ptah, flottant dans l’éspace,
endormi.» Suite à la sortie d’ Ëmëhntëhtt-Rê
en 2009, l’histoire a été quelque peu modifiée
: Ëmëhntëhtt-Rê n’aurait pas été
assassiné, mais aurait « disparu ». Kohntarkosz
est un album qui ne se laisse pas apprivoiser comme ça. Je
me souviens que la première fois que je l’ai entendu,
j’ai eu l’impression qu’il ne se passait rien, jusqu’au
final dantesque. Puis, en le ré-écoutant, je me suis
aperçu que Kohntarkosz n’est pas vraiment le même
Kohntarkosz qui m’avait ennuyé. Il faut savoir que le
morceau figurant sur l’album n’est plus la version que
joue Magma sur scène. En concert, et ce dès 1975, Kohntarkosz
a subi des changements. Voici mon interprétation de Kohntarkosz.
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En
concert, Klaus Blasquiz annonce l’entrée dans la Tombe
: Kohntarkosz entre, et salue en disant le mot Kobaïen : «
Hamataï » (Hamataï signifie la même chose que
Hamtaï) Christian Vander dis lors de quelques interviews qu’Ëmëhntëhtt-Rê
est le premier à avoir utilisé le Kobaïen sur Terre.
C’est donc tout naturellement que Kohntarkosz pénètre
dans la tombe en parlant la même langue magique. On peut aussi
penser que Kohntarkosz prononce le Hamataï pour ouvrir le tombeau,
comme un sésame. Le tombeau est peut être un palais entier,
rien n’est précisé, après tout une pyramide
entière est un tombeau, et si Kohntarkosz entrait tout simplement
dans une pyramide ? |
Dans la version enregistrée en 1974 à la BBC, ainsi que sur scène, cette introduction furieuse est agrémentée de percussions variées, de grelots, donnant ainsi plus de vie, plus de consistance, plus de fraîcheur aussi, je trouve. Une fois entré, après l’introduction qui va en s’accélérant autour de 5 notes, les chœurs arrivent, en scandant « Doweri Soï » tandis que la guitare (ou le synthé, au choix) enrobe le tout d’une ambiance cinématographique assez angoissante et lancinante, très descriptive. Encore quelques Doweri, et nous voilà en plein tombeau. |
Christian Vander a très souvent dit que Kohntarkosz est un album « où ce qui semble le temps est le contretemps, d´ou émergent à leurs tour les contretemps du contretemps, positionnant le tout totalement différemment dans l´espace » On peut interpréter ces contretemps par la différence de tension entre le rythme du cœur de Kohntarkosz, et celui de la pyramide, recevant un visiteur après avoir été inviolée depuis bien longtemps. Tout est en contretemps, il y a plusieurs époques : Antiquité / époque contemporaine, langue normale / Kobaïenne, vie / mort etc. |
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Au bout d’une dizaine de minutes, la première partie de Kohntarkosz se finit avec des montées de chœurs que l’on retrouvera dans la troisième partie, lors de « l’Illumination » (passage que Christian nomme « Selflessness »). Il reste 20 minutes. Juste après les Montées de Chœur s’installe une Ambiance très Sombre, parcourue (en Live) par Klaus Blasquiz glaçant avec ses « Heh Hey Hey Hey… », puis la Guitare, les chœurs ou le violon (selon les interprétations) jouent le final de la première partie, annoncé par un autre Texte : « De Urwah De Glecht, de Urwah de Zebehn, de Urwah de Urwah Kamkaï… » très proche de l’introduction de MDK ! Enfin, nous entendons « Ï ! Dëts Ï ! Dowerï Söhndë Loï ! » que l’on entend également dans le premier mouvement de Theusz Hamtaahk. Sur la version album, des petites notes cristallines (disparues lors des interprétations ultérieures) parsèment cette fin, avant que nous passions à la « Part 2 » de l’album studio. |
Une
douce mélodie s’installe, tandis que Christian fouette
ici ou là sa batterie, instaurant un climat mystérieux.
Dans la version album, un synthé joue une mélodie avec
un son très égyptien. En live, ce passage devient un chant,
comme une annonce. On dirait une sorte de litanie. Puis viennent les
fameuses trois notes qui vont nous accompagner jusqu’à
la fin. La batterie s’emballe peu à peu, puis retombe,
l’orage arrive. En concert, ce passage servira à présenter
les membres du groupe, les « Combattants de la Zeuhl Wortz »
(Klaus cite les musiciens en les nommant par leur nom Kobaien). Puis, Stella Vander entonne la Musique des Anges qu’entend Kohntarkosz avant de recevoir l’Illumination. Nous sommes en pleine deuxième pPartie de Kohntarkosz, partie qui s’achève lorsque l’Illumination surgit de nulle part avec Klaus criant « Hhaï ! Hhaï ! Hhaïïïïïï ! » (Hhaï = Vivant) comme si Ëmëhntëhtt-Rê revenait à la Vie et enseignait tout son savoir à Kohntarkosz. C’est parti pour le Final de Kohntarkosz ! Dans la version studio, l’Illumination est l’occasion d’un solo de guitare lancinant, jouant à fond la carte de l’Egypte, avec en fond les « Ouh ! Ouh ! Ouh ! » hypnotisants. Notez le piano qui martèle bien, recelant ici une vraie folie, avec Klaus scandant ses « Ko-Ko-Baïa ! Ko-Ko-Baïa ! Ko-Ko-Baïa ! » avant que Christian n’intervienne pour un discours étrange, probablement les dernières paroles d’Ëmëhntëhtt-Rê avant qu’il ne « disparaisse ». |
En concert, ce passage
sera très peu joué et disparaitra au profit d’un
moment très attendu, beaucoup plus syncopé, déconstruit,
fracassé, où la guitare (ou le violon, comme en 1975)
hurle littéralement. Tout à coup, tout explose, les
notes prennent feu, et le groupe s’amuse littéralement
à déconstruire le rythme pour finalement le reconstruire
(tout comme Kohntarkosz n’aura aucun souvenir par la suite de
son Illumination, et devra tout reconstruire) ! Après ce furieux
moment, vient un autre moment, plus court, où la basse a son
solo, pour enfin arriver au deuxième crescendo, celui où
les voix montent haut, très haut dans la folie ! C’est
à vivre. |
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Le final de la version album est, lui, plus sobre, ne contenant qu’un seul crescendo, et se finissant de manière assez glauque avec des voix lugubres scandant à l’infini un « Ohm… » entêtant. Glacial, comparé au final explosif proposé aujourd’hui en concert. Kohntarkosz est le morceau le plus fou et le plus accessible. Foncez. |