[ Deuxieme Mouvement - Wurdah Itah ]

Je ne sais pas si dès le début, Christian Vander avait l’idée de créer une trilogie. Ce qui est sur, par contre, c’est que Yves Lagrange a réalisé un film qui s’appelle « Tristan et Iseult » en 1974 (je crois) et a demandé à Vander d’en composer la musique. Vander a présenté des démos à Lagrange, lequel les a utilisés sans prévenir Vander, qui, furieux, décida de tout de même enregistrer Wurdah Itah, rapidement, en quatre jours, avec juste Stella, Klaus et Jannick.




Ce qui frappe d’emblée, c’est la sobriété de l’interprétation. Pas de grands effets, ici nous sommes en présence d’un album qui se rapproche le plus possible de la façon que Vander a de composer : piano et voix. Ainsi, le « Malawelekaahm » qui ouvre le mouvement est moins magistral, moins puissant que sur le live Retrospektiw, mais il y gagne en humanité, de par la pureté des voix accordées à celle du piano. A la fin de « Malawelekaahm », nous nous embarquons dans un voyage plus profond, plus lourd, plus menaçant que dans Theusz Hamtaahk. La piste 2, nommée « Bradia Da Zimehn Iegah » (L’Initié a parlé) nous est présenté par Christian qui nous salue : « Hür ! ».


Cette piste, très belle avec les « Ouh Ouh… » derrière, est vraiment hypnotisante, avec ces coups de piano graves par moments, et cette montée de percussions étranges, sur fond de voix hysteriques, qui se lamentent, qui appellent à la folie, ouvrant sur la troisième Piste : « Maneh Fur Da Zess » (Ensemble pour le Maître), un peu plus martiale, vu le nom du morceau.

La Piste 4 « Fur Dih El Kobaia » (Pour la Vie Eternelle) est vraiment bonne, c’est typique de Magma : montée en puissance avec les chœurs qui se répètent dans l’espace, puis on entre dans un passage très entraînant, avec en fond une batterie sans faille ! C’est très… dansant ! A ce moment, c’est le premier passage que j’adore, lorsque les voix entonnent le « Umuri Deh Worissoï » ! Très médiévale, ancestrale, même, et à la fois fragile, douce.


La piste 5, sublime, « Blum Tendiwa » (L’Ame du Peuple) est très planante sur l’album original, mais reste sur une trame identique. Sur le live au Trianon (extrait ci-contre) c’est une version où les voix ont plus de place, avec le fameux refrain « Weh Weh Weh - Woh Woh Woh » qui me fout des frissons. Le « Wohldunt Maem Deweless » (Message dans l’Etendue) me touche moins, on dirait une sorte d’interlude avant le « En Avant !!! » (Wainsaht). Le thème est un peu trop pauvre, à part la conclusion finale qui boucle bien cette première partie de Wurdah Itah, très bien enchaînée. La deuxième partie est plus variée, et moins facile à suivre…

En avant ! Voilà le nom de la piste 7, qui ne me touche pas non plus. Il faut attendre la moitié du morceau pour que les voix s’élèvent très haut, et m’emportent. La piste 8 « Wlasik Steuhn Kobaia (L’Ascension vers l’Eternel) est pas mal, tramée sur le même modèle que la piste 7, juste avant. Encore, à la moitié du morceau, le piano et la batterie sont très bons, se livrant une sorte de duel, tandis que derrière, la basse rappelle Theusz Hamtaahk. On arrive à « Sehnteht Dros Wurdah Sums » (La Mort n’est Rien) qui est pas mal non plus, en nous amène à la piste 10 « C'est La Vie Qui Les A Menés Là ! » toute en douceur et en nuances assez optimistes. A la moitié du morceau, c’est un solo de piano de très bonne facture qui nous est proposé. Le pano est ici utilisé comme percussions, vu la composition, on se croirait un peu chez Keith Emerson. Derrière, les voix, comme une transe : « He, He, He, He, He, He, He... »


Avant de finir sur « C’est la Vie... » comme une respiration qui s’arrête. La piste 11 « Ek Sun Da Zess » (Qui est le Maître) grimpe, grimpe, grimpe, pour nous signifier la fin du voyage, marqué par l’apparition des notes de Mekanik Destruktiw Kommandoh sur la piste 12.

De Zeuhl Undazir (Vision de la Musique Céleste) est un passage très beau, changeant sans cesse, très dansant encore une fois. Tout comme ces « Musiciens du Bord du Monde » invoqués à la fin de Wurdah Itah, entre des accords qui me collent des frissons, lorsque cet album se finit sur une couleur sombre, menaçante.


Sur le live au Trianon, la fin de Wurdah Itah est différente : juste après les notes sombres, les voix se répètent comme des échos, nous sommes vraiment à un millimètre de l’apocalypse Mekanik Destruktiw Kommandoh.




[ La Suite avec le Troisieme Mouvement : Mekanik Destruktiw Kommandoh ]