[ Magma - Udu Wudu ]

Udu Wudu est un album particulier. C’est un album où figurent des morceaux courts que je trouve très réussis. C’est un album de contrastes, où Magma prend une autre direction, voulant faire connaître sa musique à un public plus large, et adaptant ainsi la durée des morceaux en conséquence. Cela dit, c’est toujours le même Magma fou furieux, comme l’atteste le morceau « De Futura ». Le morceau-titre est festif : un mouvement de Piano rappelant Zëss, et un rythme constant.


Des chœurs très joueurs : les voix féminines répondent en écho au chant de Christian, comme un jeu : « Rin-Rin-Rindöh ! Lë-Lë-Loï Teh-Teh-Loï ! » Que du bonheur tout ça, mais ça s’éternise un peu, heureusement qu’au bout d’1 minute 30 on a droit à un joli escalier (« Wouh ! ») qui permet au morceau de redémarrer dans la joie. Et que dire de ces voix qui planent, et ce piano qui sème ses notes légères un peu partout… A la fin, les voix chantent en boucle « Udu Wud-Udu Wud-Udu Wud-Udu Wud-Udu Wud-Udu Wud-Udu… »

Weidorje est étrange. Composée par Bernard Paganotti, elle préfigure le son du futur groupe « Weidorje » qui existera un court moment, en tant que groupe satellite de Magma. Très axée sur les voix, le morceau est assez chiant, mais au bout d’une minute 30 (même timing que pour le morceau d’avant) ça devient très très sympa, avec ces accords « Ëhn Döss Mid-Laï-Laï !


Malheureusement, ça s’éternise un peu trop quand même. A propos de Weidorje, procurez-vous leur (unique) Album, qui ne dépareille absolument pas aux côtés d’Udu Wudu ! L’idéal est de se faire une playlist composée de morceaux des deux. Par exemple, « Elohim's Voyage » est formidable.

Troller Tanz (La Danse des Fantômes) est comme Udu Wudu (le morceau-titre) : festive. Le son étrange qui « chante » est amusant. Comme d’habitude, au bout d’une minute 30, ça change, et Christian chante ! Un peu vers la fin, alors que le morceau devient un peu gonflant, tout change ! On a droit à une superbe ouverture sur un autre thème, que je trouve vraiment beau, tout en piano décoré de synthés un peu derrière. Quel dommage que ce thème n’ait pas été plus développé !


Soleil d’Ork, composé par Jannick top, fait la part belle à la bsse. Deux basses. Une basse « Terre », qui s’occupe du riff de base, et une plus légère, « Basse Air », qui s’occupe de « chanter ». Ce morceau a vraiment une putain d’ambiance égyptienne !! Hypnotique, lourde et fiévreuse. Je vois vraiment une sorte de danse rituelle autour de ce titre. Zombies est un morceau à part, qui mérite qu’on s’y attarde. A l’origine, il fait partie du Morceau Emënthëhtt-Rê, qui est la troisième mouvement de la trilogie Kohntarkosz. Morceau court sur l’album, Magma en jouait une version plus longue dans les années 70, à l’époque où devait sortir Emënthëhtt-Rê. Dans la version longue, le titre prend toute son ampleur. Sons variés de guitare, chuchotements, et une ambiance plus nuancée que les trois premières minutes qui étaient une sorte d’échauffement.


On dirait une improvisation, puis le morceau trouve un chemin à 7 Minutes, lorsque Christian crie « Pëah !! », et la basse s’engouffre dans un riff ravageur, dans lequel viennent se greffer les voix, et ça décolle très doucement, en prenant son temps… Interlude de guitare qui se bat contre la batterie, puis ces voix qui reviennent, sans cesse, on se croirait en plein Kohntarkosz Climax ! Et là, ça change tout à coup, le morceau part dans une sorte de Retrovision (avant l’heure), avec Christian au chant, rompant le climat « Zombiesque » du titre, mais tout aussi jouissif. Le morceau enchaine alors sur le fameux solo de batterie, appelé Ptah un peu partout, et dont le titre officiel est « Chorüsz ».

Et puis il y a « De Futura ». Le monstre « De Futura » composé par Jannick Top, dont le morceau « Epithecantropus Erectus » est le schema. Vu le titre du schema, pas besoin de se demander si les paroles de « De Futura » sont du Kobaïen ou de l’ homme préhistorique ! Et tant mieux.

De Futura est une grosse danse avec des morceaux d’os et de poils dedans ! Lisez plutôt les paroles qui ouvrent le bal « Hey - Hey Hey - Hoy - Hey - Hoy - He-Hoy » ! Ambiance cauchemardesque (pas au niveau du son, mais de la composition du morceau, avec cette basse comme un cœur qui bat) avec des passages plus contrastés, puis qui repartent de plus belle. Dix huit minutes de bonheur qui déchaînent les passions en concert ! Le final est incroyable, et conclut en beauté l’album Udu Wudu…


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