Depuis tout Petit, lorsque je me couche dans l’Herbe d’un Parc, et qu’il y a des Arbres à proximité, je vois leurs Branches au-dessus de moi, semblant chatouiller les Plantes de Pieds des Nuages qui passent au-dessus. En espérant qu’une Branche vienne séparer un Morceau de Nuage, comme un Bâton qu’on trempe dans une Rivière, formant deux traînées de chaque coté. Un Jour, ça arrivera. Les Branches des Arbres, ce n’est rien que des Racines à l’envers, sauf qu’on les voit. Un Arbre est identique à ses deux Extrémités, sauf qu’il y en a une que l’on ne voit pas. Les Racines puisent, se développent, les Branches, idem. C’est beau, un Arbre qui tient car ses Racines sont profondément ancrées dans la Terre.

En étant couché au Sol, on sent que notre Regard plonge dans le Ciel, et tout d’un coup, on se dit qu’on n’est plus couché. On est debout, le Sol de la Terre est derrière nous, et il penche, il penche, et le Sol devient le Plafond. Accrochez-vous à quelques Brins d’Herbe, sinon vous allez tomber dans le Vide, la Gravité n’existe plus, vous êtes aspiré dans l’Infini, vers le Bleu. Vous traversez les Nuages (prévoyez des Lunettes d’Aviateur) et vous êtes engloutis dans le Cosmos, le Bleu du Ciel devenant au fur et à mesure de plus en plus sombre, jusqu’à ce que vous soyez complètement projeté dans l’Immensité Froide et Absurde de l’Espace. Ni haut, ni bas, mais vous êtes attiré, puis vous explosez.

Sauf si vous vous êtes accroché par Miracle à une Branche. Les Arbres ne sont pas aspirés, ils sont attachés à la Terre. Tout le Reste s’envole dans le Ciel. Les Voitures, les Avions, les Gens, les Abeilles, les Poubelles, les Océans, TOUT est aspiré pour ne jamais revenir. On peut se taper des Gros Vertiges en étant juste couché dans l’Herbe, dans un Parc.


[ 04 Octobre 2006 - E-Mail ]