Depuis tout Petit, lorsque je me couche dans l’Herbe
d’un Parc, et qu’il y a des Arbres à proximité,
je vois leurs Branches au-dessus de moi, semblant chatouiller les Plantes
de Pieds des Nuages qui passent au-dessus. En espérant qu’une
Branche vienne séparer un Morceau de Nuage, comme un Bâton
qu’on trempe dans une Rivière, formant deux traînées
de chaque coté. Un Jour, ça arrivera. Les Branches des Arbres,
ce n’est rien que des Racines à l’envers, sauf qu’on
les voit. Un Arbre est identique à ses deux Extrémités,
sauf qu’il y en a une que l’on ne voit pas. Les Racines puisent,
se développent, les Branches, idem. C’est beau, un Arbre
qui tient car ses Racines sont profondément ancrées dans
la Terre.
En étant couché au Sol, on sent que notre Regard plonge dans le Ciel, et tout d’un coup, on se dit qu’on n’est plus couché. On est debout, le Sol de la Terre est derrière nous, et il penche, il penche, et le Sol devient le Plafond. Accrochez-vous à quelques Brins d’Herbe, sinon vous allez tomber dans le Vide, la Gravité n’existe plus, vous êtes aspiré dans l’Infini, vers le Bleu. Vous traversez les Nuages (prévoyez des Lunettes d’Aviateur) et vous êtes engloutis dans le Cosmos, le Bleu du Ciel devenant au fur et à mesure de plus en plus sombre, jusqu’à ce que vous soyez complètement projeté dans l’Immensité Froide et Absurde de l’Espace. Ni haut, ni bas, mais vous êtes attiré, puis vous explosez. Sauf
si vous vous êtes accroché par Miracle à une Branche.
Les Arbres ne sont pas aspirés, ils sont attachés à
la Terre. Tout le Reste s’envole dans le Ciel. Les Voitures, les
Avions, les Gens, les Abeilles,
les Poubelles, les Océans, TOUT est aspiré pour ne jamais
revenir. On peut se taper des Gros Vertiges en étant juste couché
dans l’Herbe, dans un Parc. |