Lorsque je sors du Cinéma de ma MJC préférée, j’aime bien rentrer à pied, car j’adore l’itinéraire que j’emprunte. En sortant, en Eté, un petit Vent frais vous fait un peu frissonner, et là, on part à droite, en longeant le Parc. Entre la Rue et le Parc circule une Vieille rivière, mince, ridicule, avec pour point de chute une entrée vers les Egouts passant directement sous la MJC. Il parait qu'on peut visiter tout celà, j'aimerais bien.



Cette entrée vers les Egouts m’a toujours fasciné, elle pourrait figurer dans le Film « Ca » de Stephen King. Quelques barres rouillées empêchent les feuilles et autres bouteilles plastiques d’entrer, ce qui fait qu’il y a toujours une accumulation de déchets à cette Entrée des Egouts puante, mais attirante. Il y a aussi des milliards d’orties tout le long de cette rivière, immenses, au point que par endroits, on ne voit plus la rivière. Déjà que ma peur la plus folle est de marcher dans l’eau sans voir à travers elle, alors si en plus on marche dans des orties pour que le pied s’enfonce dans la vase d’une rivière dont on ne voit pas le fond, c’est encore pire !!! Ne pas voir à travers l’eau sombre, voilà une grande peur. Les Arbres le long de cette rivière, à cette heure, sont noirs.




Vous n’avez jamais remarqué que le Bruit du Vent dans les Arbres fait peur la Nuit et pas le Jour, alors que c’est le même ? Le Ciel est bourré de Nuages Morcelés, on dirait une Plage, la Nuit, à l’Envers, avec tout ces petits trous dans le Ciel. La Lune, derrière, apparaît par moments. Quelques rares voitures passent devant moi. Après cette Rivière, il y a un Parc, ce Parc avec le Fameux Abri en Bois que j’ai revu de Nombreuses fois en Rêve. Les Feuilles des Arbres qui bougent dans le Vent de la Nuit me font penser à du Linge qui sèche, il y a une Impression de Peur pas désagréable. Après le Parc, les Courts de Tennis, vides. Et puis, en tournant au fond a gauche, j’emprunte la Rue en Pente, qui m’a toujours fait peur lorsque j’étais dans un Bus qui la descendait, si jamais ses Freins lâchaient, on foncerait directement dans le Par cet on irait s’écraser sur le Terrain de Foot Synthétique.




Dans la Rue en Pente, il y a une Maison que je n’ai jamais vu, car elle est cachée par des Sapins Noirs, des ifs, je crois. Un Petit Escalier, une Barrière, et on monte vers cette Maison. Je n’ai jamais voulu savoir à quoi elle ressemble, j’aime bien ce Charme, ce Mystère de « on ne sait pas ce qu’il y a derrière ». Ce Charme se ressent dans pleins d’endroits, il suffit d’emprunter un Chemin que l’on fait très souvent, et de se dire « Tiens, qu’est-ce qu’il y a derrière ce Mur que je connais depuis toujours ? Comment sont les Gens, derrière ? Est-ce que eux, ils se doutent que pleins de Gens passent devant ? ». J’ai pris une Photo de cette Maison, en prenant soin qu’on ne la voit pas trop. Quand il fait jour, j’évite de trop regarder quand je passe devant. Je continue tout droit, et je me dis « Je pourrais très bien voir à quoi ressemble cette Maison, mais je ne le ferais pas ». C’est pas mal de conserver quelques Mystères à portée de main, non ? Surtout qu’on pourrait briser ces Mystères en un Clin d’œil, rien qu’en regardant. Il n’y a pas d’endroits que vous connaissez, mais que vous n’avez jamais vu ce qu’il y avait derrière ?




La Rue est maintenant plate. Je passe devant une autre Maison que j’aime. J’appelle cette Maison « La Maison du Raisin » à cause de la Vigne qui y pousse sur le Mur mitoyen de l’autre Maison, la « Maison aux Volets Rouges ». La Maison aux Raisins représente tout ce que j’aime dans une Maison : petite, calme, sans prétention, une Maison où on aimerait tout simplement boire un verre sur le perron, avec des amis. Le problème est juste que tout le monde nous voit…

La Maison aux Volets Rouges avait avant d’immenses Sapins qui en faisait le contour, ils ont été coupés. C’est une Immense Battisse, je ne pense pas que j’aimerais y vivre : trop grande, trop d’entretien. Par contre, elle a un Truc : une Barrière bien haute qui fait qu’on peut s’éclater sans que les Passants nous zieutent. Ca, c’est la Classe.




Et pour finir la Soirée en beauté, il est Minuit pile, je prends une Photo de la Lune, ratée, alors j’essaye d’en prendre une autre. Un Garçon arrive, et m’aborde : « Tu l’as cassé ? » (je suis assis par Terre pour essayer de prendre une Photo qui ne soit pas floue, en calant l’Appareil sur le Sol) je lui dis que non. Il me demande si c’est une Camera, je dis que non, c’est un Appareil Photo. « Fais voir » - Non, j’y tiens trop. Le Garçon n’est pas content, je me lève. J’ai dans la main gauche, le carnet avec un crayon où je note pleins d’idées qui me viennent en marchant, pour ne pas les oublier, et dans la main droite, l’appareil, allumé. Voilà la dernière Photo que j’ai faite ce soir-là, avant que le Garçon essaye de me piquer l’Appareil.




Il me regarde fixement, je le regardes fixement. « Tu veux pas me le prêter ? » - Non. « Pourquoi ? T’as peur que je te le vole ou quoi ? - Oui. « Ca m’énerve les Types comme toi, franchement ça m’énerve… » On se regarde comme Deux Chats. Je vois ses Bijoux pendre à son Cou, genre les Trucs Nike etc, les Bijoux de Rappeurs pour dire « Je suis une Bijouterie Ambulante ». Même pas la Classe de Mister T en plus… Il reprend « Mais si j’avais voulu te le piquer, je t’aurais cassé la gueule… » - Oui. Là, il s’énerve. « Tu vois, j’t’aurais fait ça… » et là il m’empoigne, essaye vainement de m’étrangler, je me débat, et là il me lâche. Je m’enfuis en courant, car bon, j’ai les deux mains prises, et j’ai pas envie de me battre avec l’Appareil dans les Mains. Je vais pas casser mon Appareil pour ça. Si je le recroise un jour, les mains libres, je lui ferais un grand sourire. Je crois même que je le prendrais en photo.

J’aime sa façon débile de voir les choses, c’est genre « Tu me le prête ? Je vais pas t’agresser, t’inquiète, mais si tu me le prête pas, je t’agresse ». Si vous lui prêtez, il se sauve en courant avec mais si vous refusez, il vous frappe quand même et bien sur se sauve avec l’Appareil. Sympa comme Alternative hein ? J’ai encore en Tête le Parfum d’Eau de Cologne avec lequel il s’était aspergé, ce soir-là. Un Parfum qui révulse, tant il est Artificiel, et surtout, surtout, y en a trop !!!!


Ajout - Texte d'Ulfablabla !

L’anecdote : C’était l’été, à Arcachon, en pleine nuit, devant la gare. Imaginez cette gare, mais la nuit... Il était environ humm... deux, trois ou 4 heures du matin... je ne sais plus pour quelle raison, je crois que j’attendais quelqu’un à la gare. J’étais jeune, fringuant avec mon beau vélo avec lequel je me déplaçais partout dans cette belle station balnéaire. Il faisait nuit, il faisait bon, j’étais seul, jusqu’à ce que je ne le sois plus, un gars m’ayant rejoins sur le parvis de la gare. « Hé là du jeune homme » me héla t il... bon, enfin bref, il m’aborde, le jeune. Et très vite, il en vient à me demander mon vélo, le fou. Bin ouais, il avait besoin de mon vélo, m’expliqua t il, pour se sustenter de bonnes chocolatines (autrement appelées pain au chocolat




Oui, l’explication est toute simple, la boulangerie n’est pas à coté, le train qu’il attendait est pour bientôt, c’était donc mathématique soit vélo + chocolatine = train pas loupé soit attendre avec moi sans chocolatine = train pas loupé aussi, mais de chocolatine non plus... Ha oui, j’oubliais de préciser qu’en période de vacances estivales, il y a à Arcachon une boulangerie qui ouvre son fournil la nuit, et comme ça, le boulanger vent directement les croissants, pain au chocolat et autres viennoiseries tout droit sortis du four, directement au passant attiré par l’odeur...

Enfin, toujours est il que bon, en ce qui concerne mon p’tit vélo.. j’me méfie.Qu’est ce qui me garantie que j’vais l’revoir ? pour l’instant, rien. On parlemente, on s’explique, et finalement, il consent à me présenter un semblant de vieille carte de famille nombreuse. Un truc tout usagé, tout vieux et je m’en aperçu plus tard, plus valide... Toujours est il que, croyant à sa bonne volonté, je lui cède le bicycle, l’animal s’empresse de l’enfourcher et disparaît bien vite au coin de la rue... A peine s’était il éloigné que je me disais « alors toi (en pensant à moi), toi, t’es trop un con, ton vélo, tu peux lui dire adieu... ». Mais bon, n’étant pas certains du kidnapping de mon vélo, j’attendis quelques heures. Heu.. non, pas quelques heures. Un p’tit peu. Et un p’tit peu plus, on sait jamais.

Bin il est revenu, le gars, il est revenu. Et il a pu s’acheter sa chocolatine, en plus, elle est y pas belle, la vie ? M’enfin ce bâtard n’a même pas pris la peine de m’en offrir une, de ses chocolatines. Comme quoi faut rien prêter, à personne, il vous le rendra, mais même pas au centuple... J’vous rassure, j’aurai pu aussi bien raconter l’anecdote qui m’est arrivé, quand je me suis fait voler mes lunettes de soleil, en les prêtant à un gars, qui faisait parti d’un groupe de jeunes avec qui je discutais le plus innocemment du monde...


[ 1er Juillet 2004 - E-Mail ]