En travaillant dans Deux Boites différentes, je me suis bien amusé. Pas mal fait chier aussi, mais au bout du compte, on ne se souvient que des bons moments. La Première Boite est parmi les 5 Plus Friquées en France. Si je dis « friquée », c’est pour ne pas utiliser d’autres Mots comme « Intéressante, Enrichissante, Souple ». Cette Boite gagne beaucoup de sous-sous, et c’est exactement ce qui m’a sauté aux yeux quand j’y suis allé. Tout le reste découle de ça : ce que les gens font, et combien ils sont payés pour le faire. La Deuxième Boite est pas mal non plus. C’est une Boite tout ce qu’il y a de plus normale, sauf que le Patron est connu. Cette Boite est Ultra-Décriée un peu partout, et c’est amusant de travailler dedans. J’en parle sur cette Page-là, vue que la Page de la première Boite est assez longue.

Juste avant de travailler dans la Première Boite, j’étais dans les Jouets, d’ailleurs j’en ai fait une Page juste ici en compilant TOUT les Clients Cons auxquels j’ai eu affaire - le tout avec un Calme Montagnard. Travaillant dans un Grand Magasin, tout le temps debout, dans des Conditions légèrement Usinesques, le Traumatisme fut grand lorsque je vis que j’allais travailler au Paradis-même. Le Paradis, oui oui, le Vrai Paradis. Je ne parle pas tout de suite des Autochtones le peuplant (ça vient juste après, pas de panique) mais plutôt du Paradis en lui-même, pour bien vous mettre dans le Bain.




Mon Entretien d’Embauche s’était passé merveilleusement bien (j’ai l’habitude, avec le temps, je vous réussit n’importe quel entretien les doigts dans le nez, je dis au Recruteur ce qu’il veut entendre, je sors deux ou trois blagues suivant son humour, je fais semblant de m’intéresser à ce que fait la Boite, et l’affaire est dans le sac) et le peu que j’avais vu des Bureaux me laissait rêveur. De grands couloirs silencieux, avec de la moquette bleu marine. Les inévitables Posters d’îles ou de Châteaux de France que l’on trouve dans le Magazine Géo, des Plantes Vertes, des Photocopieuses… Le Recruteur me fait alors un Badge (oui oui, j’ai été embauché dans les 5 Minutes qui ont suivi l’Entretien, le temps que le Recruteur appelle la DRH : je suis expert en Entretiens d’Embauches) en me photographiant avec une Webcam posée au-dessus de son Ordinateur. Rien que ça, je me disait « Tiens tiens, ils se sont mis à l’heure informatique, ça sent bon tout ça ». Et effectivement, le peu que j’avais vu des Bureaux ne laissait présager que du bon. Ce n’était rien à coté de là où je commençai à « travailler ».

J’avais un Super Badge de la Mort tout Bleu, avec lequel je passai 4 Portes. Les 2 Premières étaient faciles, tout le monde les passait. Mais les 2 autres m’étaient réservées, à moi et aux Autochtones du Paradis. Au moment où j’écris ces Lignes, je repense à cet Employé d’une Agence Bancaire qui a envoyé un E-Mail à un de ses Amis, mais qui l’a envoyé par Erreur à toute la Boite, jusqu’au Patron. L’E-Mail disait « Salut mon Gros. Ici, comme d’hab, je m’emmerde, je racontes des conneries toute la journée à des abrutis de clients, je glande dans les couloirs avec un dossier sous la main, près de la machine à café. Je te laisse, je retourne dormir. » Sauf que dans mon Paradis à moi, je ne pouvais pas envoyer d’E-Mails, ni aller sur Internet. Et comme d’habitude, mon Portable ne captait pas. J’étais donc physiquement et virtuellement vraiment dans un Monde à Part.

Un Monde Silencieux. Un Long Couloir desservait le Bureau, comme un Escargot. On entrait, on faisait 10 Mètres tout droit, puis 10 Mètres sur la Droite, puis 10 Mètres sur la Droite encore, et on était arrivé. En plein Milieu de ce Bureau, visible de tous à travers de Grandes Baies Vitrées : un Jardin. Et qui plus est, seuls nous pouvions contempler ce Jardin, puisque nous étions au Rez-de-Chaussée. Voilà pour l’Environnement : pas de Musique, pas de Bruits incessants de Gens qui tapent sur les Ordinateurs, pas de Bruit de Fond (sauf quelque fois, la Fabuleuse Mélodie de la Tondeuse à Gazon qui me rappelle mes Prodigieuses séances d’Ennui à l’Ecole Primaire) et pour couronner le tout : la Machine à Café Gratuite. GRATUITE. Chocolat, Thé (2 sortes), et bien sur pleins de Cafés Différents, mais j’aime pas le Café. Fontaine à Eau, Frigo, et… ce Calme !!! Dès le Premier Jour, j’étai soufflé.




Mon Travail consistait à attendre que le Téléphone sonne (par un Petit Bip dans l’Oreillette), que la Personne me dise avec qui elle voulait être mise en Relation, quelques Clics sur l’Ecran de l’Ordinateur, je Transfère l’Appel, et le Tour est joué. C’était 90% du Travail. J’ai très vite fait comprendre à mes Collègues de Travail que je me posai des Questions Ultra-Pertinentes sur ce que j’étai censé faire « quand personne n’appelle ». Et là, le Monolithe Noir de 2001 Odyssée de l’Espace me répondit : « Tu fais ce que tu veux ». Note : j’utilise souvent l’Expression « Monolithe Noir » non pas pour décrire la Personne qui me répond, mais pour bien vous signifier l’Evidence Incroyable avec laquelle la Personne me répond. Vous avez bien lu, vous ne rêvez pas, j’étais payé pour attendre que j’ai un Bip dans l’Oreillette, cliquez 3 ou 4 fois, et voilà.

Autre Détail Croustillant : on était en tout une Dizaine à être dans ces Bureaux. Et le Logiciel gérant les Appels a cette Particularité : il répartie équitablement les Appels pour que tout le Monde ait la même Masse de Travail (oui bon, le Terme « Masse » est Hypertrophié). Ce qui fait que lorsque vous recevez un Appel, en Heure Creuse, il va se passer un long moment avant qu’un autre vous arrive. Elle est pas belle la Vie au Paradis ? Je ne vous dirait pas combien j’étais payé pour faire ça sinon vous allez sauter au Plafond et vous faire très mal. Je vous dirais simplement que les Personnes qui étaient à ce poste depuis plus de 10 Ans travaillaient 6 Heures par Jour comme moi, mais étaient payées Huit. Payées Huit Heures pour lire Voici ou Gala entre 2 Appels, et bien sur débiter des Rivières de Lieux Communs Débilitants comme presque tous les Employés de Bureau. Des Perles et des Conneries que je vais m’empresser de vous faire part, car n’oublions pas que nous sommes là pour nous amuser !

Comment peut-on trouver une Raison POTABLE de se plaindre lorsqu’on est payés aussi grassement pour ne (presque) rien faire ? Bon OK, les Autochtones qui travaillent là-bas depuis plus de 10ans n’ont jamais rien connu d’autre, ils ne peuvent donc pas savoir ce que ça fait de travailler avec en face de soi des clients, de rester debout 8h par jour, avec dans les Oreilles de la Musique Enervante. Les Autochtones du Paradis ne connaissent pas leur Bonheur. Ils ne se rendent pas compte de la Chance qu’ils ont de pouvoir rester quasiment Une Heure ENTIERE sans qu’il n’y ait AUCUN Appel. Je ne vous dirait toujours pas combien j’étais payé là-bas, sinon Crise Cardiaque, mais imaginez que les Autochtones étaient payés une fois et demi plus que moi, et leur journée de Six Heures était comptabilisée Huit. Je pense trop à l’Argent ? Possible. Mais ayant connu des Travaux difficiles, stressants, fatigants, souvent ingrats et payés au Lance-Pierre, comment ne pas bouillonner en entendant les Autochtones se plaindre de la Clim ? On s’en TAPE de la Clim ! Etre payé une Fortune pour ne pas faire grand chose, vous penseriez, vous, à vous plaindre qu’il fasse un peu frisquet ? Non ! Vous viendrez avec un Pull !! Point Barre.




Je me souviendrais toujours de cette Phrase prononcée par l’Autochtone la plus Frisée : « Houla, je suis trop fatiguée, ce soir je pense que je n’aurais même pas la force de regarder la Télé ! » Je ne vous cache pas que j’ai réfléchi pendant au moins 10 Minutes (10 Minutes sans que le Téléphone ne sonne, évidemment) à ce qu’il y avait de fatiguant à poser son cul ridé devant la Télé. Je me souviens aussi de ce qu’on m’avait annoncé en arrivant : « Tu va voir, des fois il n’y a pas d’Appel, Pfouh ya ya ya ya, tu va t’ennuyer ! ». Je restai coi devant ce genre de phrase, car comme vous devez déjà le savoir si vous avez parcouru d’autres Pages du site, je ne m’ennuie JAMAIS car je trouve TOUJOURS quelque chose à faire.

J’ai la Tête qui bouillonne, il faut que j’écrive, que je dessine, tout le temps. Sinon je deviens Fou. Je ne VEUX pas m’ennuyer. Je ne VEUX pas soupirer, je ne VEUX pas devenir comme ces Zombies qui se plaignent de ne pas avoir d’Appels, et quand les Appels arrivent, ils se plaignent qu’il y en a trop (Trop = 20 Appels de 30 Secondes dans une Heure, faites le Calcul, c’est Hallucinant). Je ne VEUX pas lire Voici ou Gala, la Vie de ces Gens ne m’intéresse pas. Voilà pourquoi vous me verrez toujours avec mon Eternel Sac qui me suit depuis le Collège, un Sac à Dos Noir avec dedans ma Pochette à Dessins, des Crayons et un Cahier. Un Cahier, c’est génial, vous prenez des Notes pour apprendre à mieux travailler (j’ai bien envie de mettre des Guillemets autour du Mot Travailler…) et en prenant le Cahier dans l’autre Sens, vous dessinez, vous imaginez, vous écrivez. Inutile de vous dire que si je suis au Travail, et que je n’ai pas une Feuille et un Crayon, je pète un Boulon. Heureusement, je travaille dans des Bureaux. La Vie est bien faite.




Une des Autochtones du Paradis avait entreprit de lire la Trilogie du Seigneur des Anneaux. Après que les Films soient sortis, évidemment, c’est plus simple pour s’imaginer le Décor, c’te Feignasse Epouvantable. Je trouvai Extrêmement Comique le Petit Marque-Page confortablement installé juste entre la Page 7 et 8. Il ne devait pas bouger avant longtemps. Il doit encore être entre la Page 7 et 8 au moment où vous lisez ces Lignes, et de toute façon, le Bouquin a du finir dans un Tiroir. Oui oui, LE Bouquin. L’Autochtone voulait tout se taper d’une Traite. Elle avait la Version « Toute la Trilogie dans un Seul Bouquin ». Trois en Un. Comme un Schampoing, ou un Gel Douche. Je m’imaginai avec Bonheur le Profond Ennui avec laquelle elle devrait se taper toutes les Pages traitant du Voyage des Hobbits dans la Comté. Un Voyage où Tolkien nous pond pleins de Fantastiques Descriptions. Un Voyage où l’Autochtone se ferait profondément chier. Un Voyage qui serait un Test pour savoir si l’Autochtone allait s’adapter au Livre, ou si l’Autochtone était un de ces Paltoquets voulant que le Livre s’adapte à ce qu’elle veut y trouver. On voit la même chose dans les Cinémas.

En Deux Semaines, j’ai pu écrire une Histoire Complète. Personnages, Situations, Trame, Action, Pistes etc. Et même les Dessins qui vont avec. Tout cela dans un Cadre Zen. Les Autochtones s’étonnaient presque tout les Jours de me voir seul dans un Bureau de 50 Mètres Carré et que j’y sois Heureux. Tout les Trois Quarts d’Heure, c’était la Pause Café, ou Pause Clope. Et ça ne ratait pas. « Alors ça va ? Tu ne t’ennuie pas trop ? Il es tout seul dans le Bureau, le Pauvre… » J’étais seul pendant 3 Heures tous les Jours, dans 50 Mètres Carré de Silence, avec pour compagnie quelques Appels par-ci par-là, et des Arbres Magnifiques à mes cotés, et même de la Pluie si j’avais de la Chance. Si vous êtes dans un Bureau et que vous vous ennuyez, dessinez, écrivez, faites QUELQUE CHOSE de créatif, vous verrez, vous écrivez à peine quelques lignes, et PAF, 45 Minutes se sont écoulées. C’était le Paradis, et cette Fonctionnaire Primaire Stéréotypée me plaignait. Elle ne pouvait pas se douter que je jouissais chaque Minute que je ne voyais pas passer, tant j’étais absorbé dans l’Histoire que je créais. Elle ne se rendait compte de rien.

Là, dans un autre Bureau à coté d’elle, s’affrontaient des Puissances Démoniaques appelées « Scénario, Cohérence, Crédibilité, Rebondissements, Doute, Peur, Abandon, Reprise, Force », et ces Puissances dépassent tout, elles vous envahissent, font éclater les Vitres, soulèvent votre Bureau, et vous voilà à 1000 Mètres au-dessus de votre Univers, plongeant dedans, traversant 1000 Paysages, le Crayon dévalant la Feuille et noircissant la Paume de votre Main. Une Puissance si forte que lorsqu’on vous appelle, c’est au Deuxième Appel que vous réagissez. Il faut jouer ruser, comme un Chat. Ecrire avec les Yeux, et écouter ce qui se passe autour en guettant la Moindre Apparition d’Autochtone. C’est de la Haute Voltige : les Talons ne font pas de bruit sur la Moquette. Si vous lisez ces Lignes et que vous êtes au Collège ou au Lycée dans votre Scolarité, vous serez d’accord avec moi : c’est lorsqu’on est en cours qu’on a les Meilleures Idées. Des Idées qui vous font reculer votre Siège (à 500 Euros) et dire à Haute Voix « Wouah ! » tellement vous jouissez de créer. Tout cela en étant payé ! Et on a le Droit ! Création, Zénitude (je mets volontairement un Accent Aigu à Zen car ça sonne comme « Zénith »), Puissances Créatrices détruisant les moindres Parcelles d’Ennui qui tenteraient de vous Convertir en Fonctionnaire Refroidissant sur son Fauteuil, allant chercher un Café pour ne pas trop geler. Tout était là, je créais en toute Liberté, en toute Explosion de Bonheur. A quelques Mètres de là, la seule chose qui s’était passé pendant une Heure dans l’Univers de l’Autochtone, c’était le Mariage de Britney Spears, les Bourrelets de Lagaf’ sur son Jet-Ski, et Julien Courbet sur sa Moto.




La Majorité du Bureau était constitué de Fonctionnaires Zélés qui riait chaque fois que le Chef sortait un Blague lors de ses Nombreuses Visites pour voir si « tout allait bien ». Je riais aussi aux Blagues Minables du Chef. J’adore jouer au Con. Plus on joue au Con, et plus on voit l’Etendue de la Connerie Humaine. Et j’aime l’Exploration Sociale, à défaut qu’elle soit Urbaine. J’aimais regarder la façon dont le Chef complimentait la Top-Model qu’il venait de bombarder Cheftaine pendant son absence, le tout en agitant les Bras avec les 2 Index levés vers nous comme si il avait dit « Bip-Bip » et qu’on devait faire « Meuh ». J’adore jouer au Con dans les Bureaux.

Parmi les Bureaux, il y en avait un qui donnait Accès au Jardin. Il y eut toute une Polémique entre les Autochtones qui voulaient que cette porte reste ouverte pour s’aérer en Eté, et le Chef qui voulait la Condamner pour empêcher toute Intrusion de Ninjas en pleine Nuit. Ah ça, c’est sur que vu la Boite que c’était, les Ninjas devaient sûrement être plus intéressés de savoir comment fonctionnait Windows 98 sur des PC à 2000 Euros que de voler des Secrets Industriels dans les Locaux situés juste à coté. Surtout que l’Endroit où on travaillait était coupé du reste du Bâtiment, c’était un Circuit Fermé. Une fois entré par la Porte du Jardin, vous avez le choix entre : 1) sortir dans la Cour du Bâtiment, 2) sortir par là où vous êtes entrés, vu que vous vous êtes trompé de Bureau ou 3) voler les Lampes Halogènes à 2000 Euros. Mais une Opération Ninja dans une des Boites les plus Cotées du Monde, c’est moyen. Autant braquer un Conforama.




Il y avait toujours des Petites Polémiques à 2 Balles dans ce Bureau. Le Chef voulait que les Numéros à composer en cas d’Urgence soient imprimés sur du Papier Rouge. Mais ça faisait un Conflit avec les Autochtones qui préféraient du Bleu. Que faire ? Que FAIRE ? La Situation était douloureuse, il ne fallait pas que ça s’envenime. On aurait pu trouver un compromis : Violet. Mais je doute que couper la Poire en deux eut été une Bonne Solution car ça aurait mis tout le Monde d’accord, et le Chef n’aurait plus sa Position de Chef. J’ai pensé à appeler le 36 15 Roi Salomon, mais les Collègues m’auraient sûrement répondu de manière perspicace : « Nous n’avons pas de Minitel, ici ». Il ne fallait pas injecter une Dose d’Humour là-dedans, j’aurai pu passer pour quelqu’un de « pas sérieux ».

Autre Conflit : la Clim. Une Autochtone la met à fond, et une autre la remet en Position Normale. Du coup, c’est la Guerre. Tout d’un coup, comme par Magie, le Fonctionnaire fait marcher ses Méninges, et envoie un E-Mail au Chef. Tout cela sans prévenir les autres Autochtones, sinon la Communication serait aussi Transparente que la Merveilleuse Baie Vitrée où je regardais le Jardin sans me lasser jamais. Du Coup, le Chef emploie les Grands Moyens : il fait venir des Ouvriers, et ceux-ci bloquent la Clim. Non non, nous ne sommes pas en Maternelle, nous sommes bien dans une des plus Grandes Boites au Monde en terme de Poignon Sonnant et Trébuchant. Mais comme le Travail qu’on doit faire est quelque peu inintéressant, il faut bien s’occuper hein, balancer des Rumeurs, des Ragots, se Torpiller les Uns les Autres, casser du Sucre sur le Dos des Gens (oui je sais, je fais exactement la même chose, mais comme je ne donne pas de Noms, vous pouvez reconnaître en ces Autochtones vos propres Collègues de Travail, ce qui fait que je casse du Sucre sur le Dos de Milliards de Méchants Fonctionnaires Potentiels, c’est quand même plus rigolo, plus on est de Fous, plus on rit) et bien sur, le Clou de la Fin : les Attaques Physiques.

Je n’en ai jamais vu, on m’en a parlé, mais j’ai pu voir de mes Propres Yeux des Choses. Des choses Horribles, comme des Mégots déposés dans le Terreau des Plantes Vertes (pour faire chier) ou du Café versé dans ces mêmes plantes (pour faire chier, toujours) quand ce n’est pas un Ecran débranché. Vous allez me dire qu’un Ecran débranché, ce n’est pas Méchant, il suffit de le rebrancher, mais mettez-vous à la place de l’Autochtone n’ayant pas la Présence d’Esprit de regarder si tous les Fils sont bien branchés dans les Bons Trous !!! Ca lui suffit LARGEMENT pour appeler le Service Informatique, et glander 30 Minutes en attendant que le Type arrive, rebranche le fil, s’en aille, et que l’Autochtone file en Pause Café. Il faut bien vous mettre dans la Tête que là où j’étais, si l’Ordinateur plantait, il fallait appeler le Service Informatique. Ne pas redémarrer. Appeler le Service Informatique. Consigne. Protocole. Procédure. Vous ne rêvez pas. Tout tentative individuelle de Résolution de Problème est vue comme un Acte (presque) Anarchiste, en tout cas nuisant à la Boite, car on VOLE le Boulot des Types payés pour redémarrer les Ordinateurs Plantés. C’est FOU, non ? Consigne. Protocole. Procédure.




Parmi les Indigènes, il y avait tout de même des Humains. Notamment ma Chef de Service (à ne pas confondre avec le Chef auquel il faut rigoler aux Blagues) qui lorsqu’elle arriva après un Congé, m’apparut comme la Personne la plus Humaine que j’ai jamais vu dans cet Univers Impitoyable. Très simple, pragmatique, pas prise de tête, laissant les Querelles de Basse-Cour aux Bons Soins des Pipelettes que j’ai décrit plus haut. Pleine de Bonne Volonté, avec un Sens des Valeurs Humaines qui collait parfaitement au mien, tant et si bien qu’elle passait me voir souvent lorsque j’étais seul dans mon Bureau, et nous causions. Rien à foutre de ce que les Gens pensent de nous, rien à foutre de la Couleur des Chaussures par rapport à la Jupe. Elle me rappelait Uma Thurman dans Kill Bill. Elle aurait du venir avec un Sabre, ça aurait calmé les Piailleuses. Irréprochable. Elle était en Congé depuis 3 Mois suite à une Dépression due aux Sales Bêtes de son Service. Il y avait aussi la Déléguée Syndicale, à laquelle je dois beaucoup de très bons moments, et aussi de très jolies formules. Il y avait aussi des Personnes qui se reconnaîtront peut-être.

Le Standard est un des Postes où l’on se fait chier le plus vite. Toute la Boite avait accès à Internet, sauf nous. Rigolo non ? D’un coté, j’ai pu écrire et dessiner pleins de Choses Merveilleuses. De l’autre, je voyais un Collègue s’ennuyer comme un Rat Mort à travers la Baie Vitrée, dans le Bureau d’en face. Des fois, alors que je dessinait, des oiseaux venaient dans le Jardin, il y avait un Couple, que j’ai longtemps observé. Des fois, il pleuvait. Vous pouvez lire mes Aventures dans une autre Boite sur ce Lien.


[ 1er Novembre 2004 - E-Mail ]