Encore un autre Travail. Légère lassitude. Sauf que je peux écouter de la Musique en mettant plein de Mp3 dans l’Ordinateur, et en branchant dessus mes Ecouteurs. Délicieux, mais une Lassitude certaine. Je redécouvre certaine contrées oubliées, certains frissons musicaux que j’avais un temps laissé de côté. Dans le même temps, je rencontre 3 Personnes avec qui j’ai déjà travaillé avant, enfin, que j’avais croisé. Et pas les Outils les plus affûtés de l’Etabli... Heureusement que je peux créer un Mur de Musique pour rester seul. Ca c’est l’idéal : être seul, dans son coin, sans personne pour m’emmerder. Oui, m’emmerder : c’est la seule chose que sont capables de faire ces Collègues qui nourrissent mes Pages d’Ecriture. Comme à chaque fois, je me dis que c’est dans la Salle de Pause que je vais entendre les Pires Réflexions, les plus Juteuses Tournures Grammaticales, sans parler des Merveilleuses Expressions qui fleurissent partout, la Meilleure étant « Tu vois c’que je veux dire » (Record du Moment : 5 fois dans 2 Minutes, avec en Bonus 3 « Tu vois ? ») à laquelle je m’amuse à répondre souvent « Non, je ne vois pas ce que tu veux dire ». |
Pour cette Page, je m’amuse à écrire tout ce que je rêverais de leur répondre, de leur balancer dans la Tronche, à tous ces Collègues de Travail qui je l’espère ne la liront pas, voyant ainsi quel Ras-le-Bol inutile (car après tout soyons Zen, rien n’est grave, de toute façon on est payés au Lance-Pierre, tu verra ça va bien se passer, allez tourne-toi, laisse-moi regarder si tu es assez compétent pour ce poste) j’emmagasine, et que je déverse sur le Net au lieu de m’embrouiller avec eux pour des Broutilles. Je suis un lâche, je ne leur dit pas en face ce que je voudrais leur cracher dessus. Eux ne sont pas lâches, ils travaillent, obéissants, et trouvent même le moyen de rire en discutant avec des Collègues : faut dire qu’un Dossier qui tombe par terre, c’est extrêmement poilant. |
Ma Chef est très Gentille.
Ce n’est pas de la Lèche, elle l’est vraiment. Des
Cheveux Argentés Magnifiquement peignés, impeccables,
et une Démarche assez Classy qui me donnerait presque envie de
me faire Gérontophile dans l’Ascenseur, entre le Premier
et le Sixième. Je lui demande dès le Deuxième Jour
si il est possible que j’écoute de la Musique avec mes
Ecouteurs, pendant que je travaille. Elle est évidemment d’accord
(puisqu’elle a la Classe)
et me demande juste d’être discret car « Ils n’aiment
pas trop, en général… » Merveilleux. Elle
ne me ment pas, elle me laisse le Choix de le faire, ou de ne rien faire.
Mais elle me prévient. |
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Et en tant que Chef, il a
de très Nombreuses préoccupations qui le font courir (enfin,
marcher vite) d’un bout à l’autre du Bâtiment
: regarder si dans telle Salle la Clim est réparée, regarder
si dans telle Salle, l’Imprimante marche bien, regarder dans telle
Salle si Costard n’est pas arrivé pour parler de tel Article
de la Tribune écrit par Brushing, à propos de Chemisette
Rose. Le tout en portant sa Veste sur l’épaule, tenue par
sa main grassouillette, comme pour signifier « Vous voyez, je
suis pressé / occupé / j’ai du taf » Soit
il vient d’arriver, soit il est sur le point de partir. Mais en
tout cas, ça fait « mec occupé ». La Classe
quand même. Chef George Lucas
demande à ma Chef Argentée si tout se passe bien, obtient
une Réponse Affirmative à peine prononcée par le
Sourire Eclatant de Dame Ivoire, et s’en va en interpellant un
Cadre qui passait par là, lui demandant si « tout se passe
bien ». Mais tout se passe toujours bien. Et j’exagère,
Chef Lucas ne se promène pas tout le temps dans le Bâtiment. |
Je
l’ai croisé le Premier Jour en Salle de pause. Je lisais
un Livre, et elle est venue s’approcher de moi « Je peux ?
» - Oui, tu peux t’asseoir, mais doucement, ne t’assoit
pas trop vite, tu va briser ton coccyx. Tu ne me parle pas, où
alors dis-moi des choses intéressantes. Tu n’as pas le Droit
de me parler des Sujets suivants : la Météo,
pourquoi je suis là, pourquoi tu es là (je m’en fous)
ou me demander si je ne trouve pas ça trop chiant ce qu’on
fait. Tu ne me regarde pas, je n’aime pas tes Yeux, ou alors sur
le Pas de ma Porte pour effrayer les Gamins pour Halloween. |
Evidemment je n’ai pas dit tout cela. Mais ça aurait été amusant. Plus de Contact pendant toute la Durée de la Mission. Quel Dommage, plus de « Bonjour ! » Une grosse perte, assurément. Il pleut (Non !! pas la Météo !!!) et j’écoute les Romances sans Paroles de Mendelssohn. Mais ça me fout le Bourdon. Coq à l’Ane, je passe à la Musique du Jeu Vidéo Castlevania IV. Un Jeu étrange, assez facile. J’en retiens une Voyage dans des Lieux variés, quelques monstres, mais surtout, une Musique colorée, souvent entraînante mais avec un coté rigolo - enfin moi je la trouve rigolote (pour un Jeu Vidéo censé vous plonger dans la Peau de Simon Belmont, Chasseur de Vampires, ça détonne). De nombreux passages nous montrent un Jeu de Basse assez recherché, et quelques endroits sont déroutants : un Niveau se passant dans des sortes de Ruines Antiques est illustré par une Musique Jazzy, avec un Solo de Flûte soutenu par un Piano omniprésent. Un Niveau où le Joueur saute de Lustres Géants en lustres Géants est noyé dans une Ambiance Classique mélangé à un Jeu de Piano très Western. Le Niveau dans la Bibliothèque a une Musique super relaxante, alors que nous sommes censé combattre des Spectres, des Squelettes… |
Dans les Couloirs du Bâtiment où je travaille, il y a quelques Piliers qui donnent une Ambiance Moyen-Age qui fait apparaître par Enchantement un Fouet (celui de Simon Belmont, bien sur) dans ma main, bien utile pour repousser les Collègues qui pourraient m’approcher. Les Lampes Murales deviennent des Bougies. La Moquette devient une Ravissante Mosaïque de Dalles Nacrées. Ah ! Le Squelette Fumeur ! Chlac Bing ! En disparaissant dans un Fracas d’Os, elle laisse tomber au Sol un Cœur : dans Castlevania, on peut utiliser des Armes Spéciales qui consomment une certaine quantité de « Cœurs ». Avec le Cœur que je ramasse, je peux me permettre de jeter quelques Louches d’Eau bénite (une des Armes Spéciales) sur la Collègue Obèse qui me parle de trop près. . |
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Elle hurle et fond dans un
Son Atroce, en se consumant dans de Magnifiques Flammes Bleues comme
seule l’Eau Bénite peut en faire en éliminant les
Créatures Maléfiques. Sur le Chemin menant de la Salle
de Pause au Grand Couloir, je réduits à néant quelques
Gargouilles tentant de me cracher leur Venin composé de Café
(Comment peut-on aimer le Café sans être un Gargouille
Camouflée…) ainsi qu’un Spectre de Secrétaire
sortant de la Photocopieuse, me hululant de façon Lugubre la
Description du Temps qu’il faisait hier, avant-hier, et avant-avant-hier,
tentant vainement de me justifier sa mine déconfite. Ca ne prend
pas sur moi, qu’il fasse Beau ou pas Beau, tout ça c’est
dans la Tête ! Me réfugiant dans la Deuxième Salle
de la Machine a Thé (qui fait aussi du Café) je tombe
sur un Costard Cravate. Il me tend la main : « Bonjour, êtes-vous
là pour la Formation Préliminaire à l’Acceptation
de la Mission Spéciale concernant la - pas le Temps de lui laisser
finir sa Phrase, j’ai bien vu qu’il planquait un Potage
que venait de lui servir la Machine à Potage (qui fait aussi
du Thé) et lui plante un Pieu en Chêne dans
le Cœur, en forçant bien, en poussant à deux
mains. Une fois par terre, râlant de douleur, j’enfonce
encore un peu plus le Pieu pour qu’il soit cloué au Sol.
C’était bien un Vampire, on les reconnaît à
leur manière de s’accrocher à vous en vous parlant
Boulot, Boulot, Boulot, le tout avec des Mots que j’ai oublié.
Ou qu’il n’a pas eu le temps de dire. De toute façon
c’était un Vampire, et on reconnaît les Vampires
à leur manie de consommer d’Enormes Quantités de
Potage Minute. |
J’écoute Keith Jarrett sur son Piano quand une Collègue me demande de lui faire écouter. Je m’exécute, et constate un manque total d’émotion lorsqu’elle entend la première minute du Koln Concert. « C’est quand qu’il chante ? » - C’est le Piano qui chante. « Ah ? Oh t’es un rigolo toi, c’est le Piano qui chante… Bon je te laisse écouter ton Piano qui chante alors » - Oui, et si tu pouvais avoir un Accident de Voiture en partant ce soir, ça serait super, avec un peu de Chance, j’aurais demain une autre Collègue plus Intelligente qui comprendrait que les Notes de Musiques peuvent autant dire qu’un Texte, si ce n’est plus, et ce dans une Langue Universelle que tout le monde peut comprendre - mais il faut avoir un Cerveau, et beaucoup d’Imagination. Je ne lui ai pas dit ça, mais je l’ai pensé. |
Quel Bonheur de rentrer
du Travail sous la Pluie, quand on a une Echarpe et une Capuche (oui
j’avais oublié mon Parapluie) et surtout un peu de Musique
dans les Oreilles, de préférence quelque chose de Doux,
de Frais. Pas du Magma, ça non, plutôt Simon et Garfunkel,
avec cette Ballade «
So Long Frank Lloyd Wright ». La Cité Universitaire est
Rouge Bordeaux, la Pelouse est Violemment Verte, et les Feuilles des
Arbres sont d’un Jaune Intense. Ah tiens, ça fait comme
les Couleurs des Rastas, Beurk. Quel Bonheur de marcher dans l’Herbe
Humide, avec des Chaussures bien Etanches. |
Et puis un autre Matin, Débat Intensif des Filles à propos de la Couleur Rose. Huit Filles sur les 10 de la Salle sont en Rose. Véridique ! Il y a plein de sortes de Roses, et Magie Chromatique, c’est toujours laid. Pour ajouter à cette Laideur, en plein Après-Midi, une Saleté de Migraine se pointe, juste après avoir voyagé dans l’Album « Les Cygnes et les Corbeaux » (Album qui peut vous filer un Mal de Crâne après les 19 Premières Minutes, Sublimes. Peut-être que c’est ça qui m’a filé cette Migraine…) Mes Tempes me lancent, je suis en plein dans la Tête de Tetsuo dans Akira, et si ma Tête éclatait comme une Citrouille en plein Bureau ? Ca leur ferait un Sujet de Conversation à Deux Balles : « Pour ou Contre Halloween ? » Ni pour ni contre, Halloween c’est tous les jours. Migraine. Migraine. Soir, Dormir, et Re-Migraine le lendemain, Bordel pourquoi est-ce que j’ai la Migraine, je travaille devant un Ordinateur depuis longtemps, pourquoi est-ce que tout à coup le simple fait de me retrouver en face de lui me colle une Migraine d’Enfer ? J’ai tout à coup très peu quand je sens mon Front bouger, comme si une Bille de Plomb passait sous la Peau, partant du haut du nez, et remontant tout en haut du front. Ma vue se trouble, qu’est-ce que c’est qu’ce BORDEL !!! Solution : Ecouter les Chroniques de la Haine Ordinaire. Ca marche, un peu. Je déprime un peu en constatant la Perfection de la Prose Desprogienne, à laquelle je n’arrive pas à la cheville, malgré le Courrier que je reçois depuis 1999 dans lequel des Gens me comparent à lui. J’éclate enfin dans un Rire de Fou quand j’écoute la Chronique « La Baignoire aux Oiseaux » ! Hop, direction la Salle de Pause pour une Ultime Confrontation avec la Connerie Ambiante : Coup d’Chance, ça parle des Evènements dans les Banlieues, avec des Voitures cramées. |
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Les
Collègues ont peur que ça arrive près de chez eux.
Une Collègue parle des Nombreuses Bagnoles qui ont été
brûlées, et un autre intervient en parlant de la Médiatisation
des Médias. C’est l’Occasion rêvée pour
une Collègue de s’humilier en disant « Tu veux dire
que les Médias nous mentent, qu’il n’y a pas de Voitures
qui crament ? » J’aurais rêvé pouvoir lui déclamer
un Gros Discours pour me foutre d’elle, façon « En
fait tu sais, il y a juste UNE SEULE voiture qui a cramé, mais
les Journalistes des différentes Chaînes l’ont tous
filmé sous un angle DIFFERENT, ce qui fait que tout le monde
pense qu’il y a plein de Voitures qui brûlent, alors qu’en
fait il n’y en a qu’une seule. Ne t’inquiète
pas, il n’y a pas de Voitures qui brûlent, d’ailleurs
il n’y a même pas de Guerre
en Irak, tout est faux. Et pis tu sais, le Chômage, en fait y
en a pas.» |
En revenant de Pause, je trouve ma Chef qui nous fait une Annonce MEMORABLE : « Si des Gens viennent se plaindre que vous faites des erreurs, n’y faites pas attention, ce sont fait eux qui en font ». Décidément, cette Chef me plait, elle vient de dire à Haute Voix la Vérité Absolue qui me trotte dans la Tête depuis que je suis né : Ce sont les Gens qui sont Fous, pas nous. Ce sont les Gens qui sont Fous, pas nous. Ce sont les Gens qui sont Fous, pas nous. Ce sont les Gens qui sont Fous, pas nous. Ce sont les Gens qui sont Fous, pas nous. Ce sont les Gens qui sont Fous, pas nous. |
[ 20 Novembre 2005 - E-Mail ]