C’est la Couverture de Thick As A Brick qui m’a interpellé lorsque j’ai vu cet Album à la Médiathèque. Je me suis dit que c’était une Bonne Occasion de découvrir ce Grouê dont j’avais lu le Nom un peu partout. Et Hop, me voilà embarqué dans le Meilleur Album de Jethro Tull, une Longue Fresque en Deux Parties de 20 Minutes chacune. Mais commençons par Ordre Chronologique, puisque peu de temps après, un Ami m’a prêté Aqualung en Vinyle, alors que j’avais écouté juste deux ou trois fois « Thick As A Brick ». C’est parti pour Aqualung.


[ Aqualung ]

Pochette Rugueuse, avec cette Peinture de Clochard Sadique. Il s’agit d’Aqualung, le Clochard décrit dans le Morceau Titre, un Vieil Homme errant. Cette Chanson est l’Occasion de découvrir la Voix Chaude, Humaine et rassurante de Ian Anderson, Leader du Groupe, très connu pour son Jeu de Scène à la Flûte. Sur cet Album, il n’y a pas beaucoup de Flûte, mais à la place, une Ambiance très Guitare Electrique.

Le Jeu de Basse est tout bonnement Magnifique (Jeffrey Hammond-Hammond) et le Passage l’illustrant le mieux est à 02.13, avec les Paroles Géniales : « Te souviens-tu des Brouillards Glacés de l’Hiver, Quand la Glace prenant sur ta Barbe hurle de Douleur ? Et tu craches ton Dernier Souffle dans des Râles Abyssaux, tandis que les Fleurs s’ouvrent Follement dans le Printemps » Puissant, non ? Lors de ce Passage, qui est mon Préféré de tout l’Album, le Rythme s’emballe, la Basse grimpe et descend tout le temps, la Voix de Ian, Chaleureuse, Belle, Danse tranquillement tandis que plus tard, la Guitare Electrique nous livre un Solo Merveilleux, avec derrière la Basse, toujours là.


La Basse a un Rôle très important dans ce Groupe, c’était déjà visible dans « Bourrée » (Une Reprise d’un Air de Bach) de l’Album Précédent « Stand Up », ça le sera encore plus dans Thick As A Brick. Les Autres Morceaux de l’Album sont sympas. J’aime beaucoup la Délicatesse de Cheap-Day Return, tout en Acoustique… Mother Goose, idem. Up To Me est emprunt d’une Ambiance Légère, et on sent souvent la Voix animée d’un Grand Sourire !



My God est le Morceau Clé de cet Album Anticlérical au possible. Anderson nous expose tout son mépris pour la Religion. Le Solo de Flûte au Milieu du Morceau sera en Concert un des Grands Moments, Anderson jouant çà fond le Jeu du Satyre « Pan » avec Grimaces, Sons bien Gras etc. Le Chœur de « My God » est également complètement Fou comparé à l’Ambiance Générale du Morceau !

Hymn 43 ne me fait rien. Par contre, il y a… Locomotive Breath ! Démarrant sur une Intro au Piano très Jazzy, le Morceau s’accélère, et Anderson chante des Paroles très Sympas : un Type est dans une Locomotive lancée à toute Allure, le Frein a été volé, et il voit défiler toute sa Vie devant lui. Il voit ses Enfants descendre du Train à chaque Stations, sa femme avec son Meilleur Ami dans le même Lit, en train de s’amuser. A la Fin, il sort une Bible en désespoir de cause. Géant ! Le Solo de Flûte est très bon ! Pour finir l’Album, il y a Wind Up (le Trac) qui nous décrit l’Enfance de Ian Anderson, très remonté contre le Système Scolaire, l’Eglise, l’Institution Britannique etc. Très Rock au bout d’un moment, ce Morceau est sympa, mais pour moi, les Sommets sont Aqualung et Locomotive Breath !

[ Thick As A Brick ]

Thick As A Brick. L’Album Concept par Excellence. La Couverture nous présente un Journal. A la Suite d’un Concours de Poésie, un Jeune Garçon nommé « Little Milton » a remporté le Prix, mais son Poème, intitulé « Thick As A Brick » est bien trop subversif, crée un Véritable Scandale dans l’Establishment British et le Jury décerne à la Dernière Minute le Prix de Poésie à une autre Jeune Fille qui a fait un Poème sur Jésus intitulé « Il est Mort pour sauver les petits enfants »…


Le Vinyle Original est un VRAI Journal, avec pleins d’Articles que les Membres du Groupe ont rédigé, il y a des interviewes, des Jeux, tout cela dans une Ambiance TRES Monty Python ! Brillant ! On y apprend notamment à reconnaître un Lapin d’un « Non-Lapin », et on nous présente l’Equipe Locale d’un Jeu complètement Absurde appelé « Fennel » !

On apprend également qu’il manque un Lapin dans une Ferme Locale. Dans divers Endroits du Journal, il y a des Allusions aux Paroles : ainsi, un Bonhomme dans un Comic Strip dit un Couplet du Morceau, ou un Article annonce la Sortie d’un Livre dont le Nom est celui d’un autre Couplet etc. Un Travail de Fou ! Evidemment, il faut absolument voir ça en Vinyle, car en CD… Niveau Son, c’est du Jethro Tull tout en haut de son Art, avec beaucoup de Flûte, beaucoup de Guitare Acoustique, un Gros Bazar très Organisé avec autour la Guitare Electrique, l’Orgue Hammond, la Batterie très Pointue.


Ca coule tout seul, ce n’est jamais soulant, après plus de 30 Ans, c’est toujours aussi frais, la Voix Chaude et Amusée de Ian Anderson nous prend par la Main dans cette Grande Fresque Epique attaquant l’Establishment Anglais, le tout avec une Finesse Incroyable, loin de la Brutalité d’Aqualung. « And you shake your head, hum ! You say it’s a shame... » La Flûte est Diablement présente, et lors de l’Apparition du motif de Basse à 03.05, on entre dans une Danse Terrible, dans laquelle la Batterie décolle littéralement ! Solo d’Orgue, ajout de Trompette, de Clarinette derrière !! Géant !

Le Morceau change alors comme souvent dans les Morceaux progressifs, prenant leur Temps, variant les Atmosphères, les Motifs… Nous entrons dans le Passage du Peintre et du Poète avec des Paroles très Poétiques comme « The Poet and the Painter, casting shadows on the Water, the Doer and the Thinker, no allowance for the other… » puis ensuite d’autres Ambiances…



Vers les 13 Minutes, on entre dans le Passage du « Message » avec les Paroles « I’ve come down from the upper-Class to mend your rotten ways ! » très convaincantes ! La Deuxième Partie du Morceau démarre sur les Chapeaux de Roues ! C’est un Feu d’Artifice qui va dans tous les sens ! En continuant, le Morceau devient plus Triste, et il faut attendre la Moitié pour revenir à quelque chose de plus enjoué, de plus révolté, avec le Passage « Let me tell you the Tale of your life ! » Sublime ! A 14 Minutes, c’est le Passage Instrumental le plus Merveilleux de l’Album, rappelant des mélodies Traditionnelles !

A la Fin, Anderson conclue par le Couplet du tout Début. Cet Album est d’une Homogénéité Incroyable, tout colle parfaitement, inventivité et créativité, tout est là. En Concert (allez voir ce Lien) le Morceau est entrecoupé d’Interludes très Pythonesques, dans une Ambiance British Merveilleuse.

Anderson porte vraiment cet Album avec sa Présence Unique, à la Fois très Dynamique de par son Jeu de Scène et ses Intonations, et à la fois Doux et Rassurant dans les Passages plus Calmes. So come on you tired Heroes ! Would you rise from the pages of your Comic Books, you Super-Crooks, and show us all the Way !

[ A Passion Play ]

A Passion Play est plus difficile. L’Univers est vraiment trop Hermétique, trop Mystérieux, pour pouvoir s’y plonger avec Passion (justement) comme on peut le faire facilement avec Thick As A Brick. Ici, l’Histoire traite de la Mort d’un Personnage, et de son Voyage dans l’Autre Monde. Conçu comme une Pièce de Théâtre, les 2 Parties sont séparées par un Interlude Rigolo « L’Histoire du Lièvre qui a perdu ses Binocles » !

La musique est plutôt complexe, ne se laisse pas apprivoiser comme ça, on ne peut pas taper du pied aussi facilement que pour l’Album d’Avant. Malgré ça, les Ambiances sont très Belles, nettement l’Introduction, très Réussie, juste avant qu’Anderson ne se mette à chanter. Il n’a pas de Mélodie Conductrice, pas de Fil d’Ariane, mais certaines Parties nettement plus Rock ! Après 20 Minutes, un Motif tout en Finesse, teinté de Flûte, nous emmène vers l’Histoire du Lièvre, Histoire parsemée de Jeux de Mots. C’est un Passage Sympa, l’Illustration est de Michael Korb !



Ensuite, on redémarre sur la Suite de Passion Play, encore plus compliquée, avec des Allusions à une Foultitude de Détails Impénétrables à moins de parcourir bons Nombres de Sites pour comprendre de quoi il s’agit. Il faut attendre « Jack Rabbit Master » pour que ça décolle de Nouveau, avec un Solo de Clarinette soutenu par l’Orgue Hammond !

Le Chorus de Cuivres à 29.40 me Scotche tout le temps !!! Ca rappelle le Solo d’Aqualung par la Justesse des Notes. Petit Solo d’Orgue tout calme, puis on reprend avec la Vague des Chorus ! Après, c’est un peu moins intéressant, mais arrive le Passage « Colours I’ve known… » pour re-décoller. La Fin de l’Album est Etrange, ne me marque pas tellement, contrairement à celle en Fanfare de Thick As A Brick. Après cet Album, j’aime bien « The Minstrel in the Gallery » pour le Morceau-Titre bien sautillant. Cold Wind to Walhalla est une Perle avec ce début à la Guitare qui me berce à chaque fois, avec la Flûte derrière, comme un Vent tenant tout le Morceau, le faisant voler. La Construction de ce Morceau est complètement bizarre, je ne la comprends décidément pas, et c’est tant mieux.

Enfin, il y a Baker Street Muse, Morceau de 16 Minutes rappelant Thick A As Brick, mais avec plus de Piano, et en plus Sensible, plus Désabusé. La Musique de Jethro Tull est d’une richesse Incroyable sur ces 3 ou 4 Albums décrits plus haut. Ajoutez à ça laPersonnalité Extravagante de Ian Anderson et son Jeu de Scène Dynamique, sa Barbe de Lion, ses Poses Grimaçantes, et vous avez un Groupe au Charisme Sublime. Pour l’Anecdote, Jethro Tull est le Type qui a inventé le Silo à Grain, il y a bien longtemps. A ses Débuts, le Groupe se faisait virer de pleins de Clubs, et revenaient à chaque fois avec un Nom Différent pour retenter leur chance. Ils ont choisi ce Nom, ça a marché, et l’ont gardé. Amusant !


Pour terminer, une Bien Belle Vidéo de 1978 ! Thick as a Brick !!!



[ 28 Aout 2004 - E-Mail ]