Pink Floyd, c’est un Voyage qui vous emmène loin, loin, tout en vous mettant à l’aise. On est en plein dans le Trip Progressif Ambiant, tout en écoutant un Disque de Rock. J’aime ce confort. Le Premier que j’ai acheté, c’est Atom Heart Mother, pour la Couverture d’abord, puis car j’avais envie de découvrir à quoi ressemblait Pink Floyd. Pas le bon Album peut-être, pas grave. Atom Heart Mother est une Expérience que je garde précieusement sur mes Carnets de Voyages. C’est un Morceau Typique du Rock Progressif « avec Orchestre » avec Composition à Tiroir, Solo et Passage « Bizarre ».

Ca commence lentement par un Son Grave presque imperceptible, puis par une Ouverture avec des Trompettes, puis la Batterie, des Sons de Chevaux, des Explosions, une Sirène de Police, des Motos, comme une Bataille, et ce Thème Principal, Immense, déployant ses Ailes, pour laisser la place à Roger Waters à la Basse, qui installe un Rythme Sympa, avec derrière l’Orgue Hammond, et surtout, un Violon qui dessine de Grandes Courbes par-dessus, avec la Batterie qui roule par moments, et on entre dans une Phase « Solo de Guitare » mais pas le Solo Chiant de base comme Malmsteem, plutôt des Notes « Essentielles », pas des Tonnes, juste celles qu’il faut. Le Solo cueille des Emotions, avec les Cuivres derrière qui forment une Forteresse.

Passage Ambiant. Orgue Hammond. Tapis de Mousse. Encore plus de beauté : un Chant se réveille, emplit toute la Pièce, j’ai envie de dire que c’est Angélique, mais ça me soule, enfin je ne trouve pas d’autres Mot, on dirait un Chant Religieux, mais pas le Chant Religieux Lourd et Gras, en Allemand, plutôt un Chœur, qui vient lentement, tout doucement, comme une Procession, avec cet Accord d’Orgue en Boucle, qui varie quelque fois, le Temps des Couplets. On est en plein Voyage Planant, ces Chœurs, ces Voix…

Solo de Guitare, mais cette fois-ci, c’est le Floyd sans l’Orchestre. Ce Solo-là est un peu chiant, il traîne quand même, heureusement que derrière, l’Orgue délivre des Notes qui donnent un peu plus de contraste. L’Orgue devient même très présent, et introduit un Passage Excellentisime ! Des Voix crient des Onomatopées ! Presque du Magma ! Puis tout s’additionne, les Trompettes reviennent, le Chœur, et le Thème Principal d’Atom Heart Mother ! Brillant ! On entre dans un Passage Transe avec un Motif en boucle, des Sons… des Cris, Bizarres, Tordus ! Des fois, des Nappes de Synthé débarquent… le tout se mélange, on est dans un Trip Hallucinatoire.

On revient alors en Fondu au Thème de l’Orgue lorsqu’il y a les Chœurs, puis les Trompettes, qui se fondent dans un Chaos Indescriptible ! « Violence in the Studio !!! » nous annonce une Voix ! Et on reprend dans le Thème Principal, mais beaucoup plus développé, avec le Retour du Violon, et en Point d’Orgue le Chœur qui revient, Magistral de Magistral de Magistral, Nom d’une Pipe c’est un des Trucs les plus Beaux jamais enregistrés ! Une fois passé ce Cap, on souffle, on reprend ses Esprits, on écoute le reste de l’Album, mais c’est pas à la Hauteur (forcément) à part Summer 68 que je trouve très belle, avec la Trompette, et le Piano très présent, allié à la Guitare, créant une Atmosphère très calme, paisible, malgré que ça soit quand même « dansant ». How do you feel… How do you feel… Pa Pa Pa Pa Pa Pa Pa…

Après Atom Heart Mother, ce fut Meddle, sur les Conseil d’un Ami. Le Début est Fameux, avec « One Of These Days » qui ouvre le Bal sur ce Rythme de Basse si simple, si… Rock, et ça marche ! Longe Introduction, Son de Moto à la Guitare. A 02.55, ça change, ça dessine des formes Géométriques, carrées, tranchantes, et la Voix retentit « One of these days i’m going to cut you into littles pieces » ! Et le Groupe se laisse aller, le Morceau a sa forme « carrée » et développe le tout, la Guitare continue son Trip de Moto, puis tout retombe, ne reste que le Bruit du Vent… A Pillow Of Winds est une Ballade sublime, sauf les Voix, que je n’aimes pas trop chez Pink Floyd, sauf peut-être sur The Dark Side of the Moon ou Animals. Dans Pillow, la Guitare développe un Climat comme au bord d’un Lac, avec des Champs Verts à coté. Un Morceau Merveilleux, en boucle, il coule très bien de source. Fearless ne me fait rien. Saint Tropez est sympa, sans plus. Seamus, rien. Echoes…

Echoes. Le Fameux Echoes. Un Sonar au loin, des Notes qui apparaissent, la Guitare chante tout doucement. Puis, petit à petit, un Monde émerge, tranquillement. Des paroles géniales suivent la Mélodie, agréable, simple… Et une Ligne de Guitare tout en Escalier. Pink Floyd développe cette Ambiance avec plaisir pendant 7 Minutes, puis on passe à autre chose ! Rythme déjà plus sautillant, Orgue bien présent, Solo de Guitare, envolées Lyriques, jusqu’à ce que tout s’évanouisse dans le Brouillard à 11 Minutes. Là, on entre dans 2001 Odyssée de l’Espace : voix flippantes, sons, distorsions, brume, cris… Cris de Corbeaux à 14 Minutes.

A 15 Minutes, une Lueur d’Espoir, le Sonar a détecté quelque chose, Planète Terre en vue, Capitaine ! On remonte à la Surface, la Lumière s’agrandit, la Basse revient doucement nous accueillir, ça prend un temps fou pour que tout se mette en place, tellement on est fatigué, et tellement le Groupe se fait plaisir à développer ce Climat de Retour, jusqu’au Signal à 18.14, qui permet d’embrayer sur le Motif du Couplet du Début, avec des Paroles toujours aussi belles, et ce Thème en Escalier, et à 21.19, on s’envole, on continue de planer.


Un Son de vaisseau qui s’envole se fait entendre, grimpe de plus en plus haut, de plus en plus haut, jusqu’à ce que ce Son se mette en boucle, puis Fade Out. Géant ! Après Meddle, j’ai vu le Film à Pompéi, et là, le Choc, c’est d’une Beauté ! L’Introduction, grave, brumeuse, donne le ton. Et on commence avec la Première Moitié d’Echoes, pour une Version que je trouve bien meilleure à celle de Meddle, rien que pour la Batterie beaucoup plus présente, donnant plus de Lourdeur quand on tombe de la Falaise avec « Overhead the albatross hangs motionless upon the air » au moins on tombe d’une Falaise, pas d’une Chaise. L’Orgue est plus présent aussi, et la Saturation des Guitares pousse plus forte, donnant un Son vraiment plus « gras » du plus bel effet. Nick Mason s’en donne à cœur joie pendant le Solo de Gilmour, et c’est vraiment très, très, très bon !


Careful with that Axe, Eugène, est très bonne, tout comme Set The Controls For The Heart Of The Sun, du Morceau qui « déchire la tête qui se met à tourner », je verrais bien des Derviches Tourneurs s’éclater sur un Morceau comme Eugene, ou Controls of the Sun. Mais le mieux, le Sommet de cet Album / Film, c’est A Saucerful Of Secrets, joué à la Perfection, avec ce Début sinueux, qui gratte, rappelant Carnival of Souls pour l’Air de l’Orgue.

On est en pleine transe, et puis Roger Waters nous donne des Coups de Boules en frappant sur les Cymbales. La Douleur vous lance, avec le Son Distordu de David Gilmour, pieds nus dans le sable, tripatouillant son Instrument, ça monte, ça monte, et puis là, le Cerveau éclate, c’est trop. Procurez-vous très vite le DVD du Live à Pompéi, il vaut vraiment son pesant d'OR !!!
 



Nick Mason déclenche un Riff de Batterie incroyable tandis que Gilmour recommence ses Tripatouillages. Des Pianos tombent du Ciel par Milliers, des Cymbales se brisent dans l’Air, la Batterie nous déchire la Peau, un Joyeux Bordel où on se dit qu’on part vraiment dans un Délire Mystique Intégral, jusqu’au moment où… Gong ! Massacre à la Tronçonneuse ! Boum ! Baoum ! La Douleur lance dans tous les sens, impossible de se relever, on est pris de convulsions, on a envie que ça s’arrête, des Explosions explosent dans tous les coins, et puis… l’Orage se termine, il reste quelques débris volants dans l’air, des Sons de Guitare, des Toms de Batterie, des Cris Perçants Egarés. Calme. Cris. Calme. Et puis l’Orgue. L’Orgue nous ramène à la Raison, en chassant les Sons Monstrueux qui nous collent encore à l’Oreille. Ca devient plus « Classique », c’en est presque une Rédemption, le Groupe s’excuse de nous avoir broyé les Tympans en nous berçant d’un Chant simple, qui prend son temps, qui se développe tout en douceur, un peu comme le début d’Echoes. Paix.

One Of These Days est pas mal, sans plus. Je zappe Mademoiselle Nobs pour arriver directement à la Deuxième Partie d’Echoes, qui clôt le Film. On débarque en plein Paysage Lunaire, avec ces Sons étranges venus de nulle part. Au bout de 4 Minutes, la Lueur d’Espoir revient. La Version jouée ici est pas mal, sans plus, autant je préfère la Première Partie à Pompéi, autant je préfère la Deuxième Partie de l’Album.

Animals fut un autre Moment, cette fois-ci plus Sérieux, plus Glauque, plus Sombre. Le Ton est déjà plus Engagé, avec un Triptyque Chiens / Cochons / Moutons éloquent sur la Société. Avec Dogs, on entre dans un Univers Paranoïaque, avec des Paroles bien Pessimistes, en forme de Constat Cynique et Acide.

Solos de Guitare, de Synthés, et ce Motif Triste qui commence à 04.46 avec en fond des Aboiements. Et à 8 Minutes, « Dragged down by the stone » avec en Boucle, la Voix qui s’envole, Stone, Stone, Stone... et à 12 Minutes, on revient au Thème du Début, et enfin, le Chant de Fin, Magnifique, « Who was ground down in the end ».

Pigs change du tout au tout, avec un Motif d’Orgue en boucle bien Hypnotique, et on entre dans un Passage « Rock Classique », avec « Ha Ha, Charade you are ! » Ce Morceau est comme une Longue Improvisation, sur un Rythme constant, durant lequel pleins de Bidouillages sont mis les uns après les autres, comme un Long Chant Tordu. Jusqu’au Solo de Guitare Final. Sheep est plus Etrange, avec des Bêlements, et l’Orgue au début, qui nous ouvre les Portes d’un Morceau plus rapide, avec la Batterie derrière, très présente. « Harmlessly passing your time in the grassland away » très belle, avec l’Orgue en fond, donnant une Ambiance très agréable, et la Guitare Saturée, par moments.




Le Deuxième Couplet est très beau, avec cette Image de l’Abattoir : « Qu’est-ce que tu obtiens à dire que le Danger n’est pas réel ? Obéissant et servile, tu suis le Chef, le long d’un Corridor d’Acier, et là, Surprise ! Yeux Terrifiés ! Les Choses ne sont pas ce qu’elles paraissent être. Non, ce n’est pas un Mauvais Rêve… » Ce Morceau est très « Rock Progressif », avec cette Rythmique de Basse vers les Deux Tiers me rappelant One Of These Days. Un Chant Distordu est là, puis on revient au Motif du tout début. Et enfin, le Final « As-tu entendu les Nouvelles ? Les Chiens sont morts » et le Bilan : « Get out of the road if you want to grow old » Sublime. Dans Animals, j’aime beaucoup la Pochette, qui est pour moi la Meilleure, avec ce Cochon Volant, s’échappant de l’Abattoir Géant avec ses 4 Cheminées Menaçantes. Tout simplement du Génie, cette Photo.

Après, j’ai écouté The Dark Side of the Moon, qui est pour moi un Très Bel Album, Doux, Cosmique Bonheur ! Speak to Me ne me fait rien, par contre, dès que Breathe In The Air retentit, c’est le Bonheur, on est en plein dans ce que Pink Floyd fait le mieux : planer. Motif de Guitare tout simple, mais terriblement beau, avec ces Notes qui s’envolent, comme un Océan. Les Voix sont ici très agréables, bien qu’avec Pink Floyd ce n’est pas ce que je préfère. Les 4 derniers vers sont sublimes : « Aussi longtemps que tu vis, aussi haut que tu puisses voler, tant que tu suis la vague, surfant sur la plus grande vague, tu te dirige vers une tombe précoce ».

On The Run ne me fait pas grand chose, plouf plouf. Time est un Grand Moment, basée sur le Motif de Breathe In The Air. Ca commence par pleins d’Horloges sonnant ensemble, Hypnotiques. Puis, un Son Electronique permet à la Guitare de revenir, le tout s’emmêlant pour donner un Morceau Magnifique. Le Refrain est d’une Beauté Glacante : « And then one day you find, ten years have got behind you No one told you when to run, you missed the starting gun » avec la Guitare qui reprend de plus belle !

La Surprise aussi, c’est le Choeur Féminin d’une Beauté à tomber par Terre !!! D’autant plus beau que juste après, pour The Great Gig in the Sky (quel Nom Génial pour un Morceau…) la Choriste Principale revient pour une Improvisation qui fait s’envoler très haut, très très haut. Dans le Ciel exactement. Je pense que c’est mon Préféré de cet Album.

On change d’Ambiance avec Money, qui est je pense ce que l’on fait de mieux en Matière de Pop-Rock REUSSIE. La Rythmique de Basse entre dans la tête et n’en sors plus jamais. J’aime bien ce Morceau car sa Structure est rigolote, sautillante, dansante, même. Saxophone ! Us & Them est sympa, sans plus, une Ballade très douce. Le Refrain tout en Chœur est Sublime. Mais j’aime mieux Any Colour You Like, qui suit juste après, surtout le début, moi qui suis très friand de Claviers. Dommage que ça ne dure pas aussi longtemps, à peine plus d’une Minute. Ensuite, c’est la Guitare qui fait son Solo, par ailleurs fort beau. Vers la Fin, le Clavier revient, mais reste en fond. Tout à la Fin, les Multiples Accords sont géniaux, nous invitant à Brain Damage.

Le Refrain est des plus Terrible ! « And if your head explodes with dark forebodings too I'll see you on the Dark Side Of The Moon » Enfin, Eclipse clôt l’Album en Fanfare, avec ces Paroles Merveilleuses. And all that you slight, And everyone you fight ! Un Album vraiment Excellent.

Wish You Were Here est également très bon, surtout pour le Long « Shine On You Crazy Diamond », qui dure en tout 26 Minutes si on le met bout à bout. C’est un Hommage à Syd Barrett. Que dire sur ce Morceau Extraordinaire, avec son Refrain Immortel, ces Paroles si délicates, pleins d’Amitié et de Reconnaissance.

C’est exactement le Morceau Idéal pour causer du fait que Pink Floyd ne joue pas des Milliards de Notes pour le plaisir d’en jouer pleins, non, Pink Floyd joue les Notes justes. Juste celles qu’il faut, ce qui fait que ça n’est jamais, jamais, jamais lourd. Lourd comme Keith Emerson, qui lui en fait des Tonnes. Générosité ou Frime ? Tout ce qui compte c’est le Plaisir. Impossible de décrire Shine On You Crazy Diamond, c’est du Bonheur.

[ 17 Juillet 2004 - E-Mail ]